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Les batailles des mondes oubliés
 
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 Les chroniques de Figerna

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Etienne Orak
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Etienne Orak


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MessageSujet: Les chroniques de Figerna   Les chroniques de Figerna Icon_minitimeLun 29 Déc - 14:03

Note de l'auteur: Cette fic résume le passé de Etienne lorsqu'il était militaire sur Solleina. Comme cette dernière a été commencée bien avant la création de mon perso sur le RP, vous remarquerez que pas mal de points diffèrent par rapport à ce que j'ai pu décrire sur le RP. Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture.

Le 23 décembre, première année:
Je ne sais pas vraiment par quoi commencer, et je ne sais pas comment cela va finir. Peut-être que je devrais débuter par moi? Je m'appelle Etienne, Etienne Orak, et aujourd'hui, j'ai seize ans. Mais mon nom de famille, mon age, n'ont plus vraiment d'importance.
Autant le dire tout de suite: Ici c'est la guerre, et cela dure depuis maintenant vingt-deux ans. Ma nation, Figerna, est entrée en conflit avec celle de Garzsenna, pour des raisons que j'ignore, et je pense que tout le monde l'a oubliée depuis. J'étais le fils du général Orak, l'un des principaux chefs de l'état major de mon pays. Il est mort quelques semaines avant ma naissance, au cours d'une bataille sur le front. Quant à ma mère, elle est décédée quelques jours après l'accouchement de moi et de mon frère. Oui j'ai eu un jumeau, il s'appelait Estieben, il a disparu il y a maintenant cinq ans, mais je pense qu'il doit être mort depuis.
Orphelins, nous avions été tous les deux placés dans le programme qui prend en charge tous les enfants ayant perdu leur parents. C'est pendant notre formation militaire que mon frère à disparu. Quant à moi, je n'ai cessé d'être manipulé, l'armée voulait faire de moi un tueur sanguinaire, une «machine de guerre», c'était le nom du programme qu'il m'ont fait suivre. Dès mes quinze ans, ils ont commencé à m'envoyer dans des missions diverses d'infiltrations, d'assassinats, de convois, alors que je n'était encore qu'un enfant. A leur yeux j'étais l'arme absolue, aux yeux du peuple, le héros. Mais les honneurs ne me plaisaient guère. Car aujourd'hui je prends conscience de tout ce que j'ai fait, et je n'ai fait que contribuer à un massacre sans nom. J'ai donc décidé de déserter, ne prenant que mon uniforme, sur lequel j'ai arraché l'emblème de ma nation, et mes armes. J'erre dans les décombres d'un village situé aux alentours de la cité de Figerna, en train d'écrire ces lignes. Je pars, je ne sais où, mais j'espère bien ne plus avoir jamais rien à voir avec ce conflit.

Le 27 décembre, première année:
Je marche maintenant depuis quatre jours, et comme je risque de le faire pendant encore longtemps, je peux peut-être en profiter pour raconter en détails ce qui s'est passé pour que j'en arrive là. Nous vivions en orphelinat moi et mon frère, depuis notre naissance, insoucieux de ce qui se passait autour de nous, sans savoir qu'il y avait une guerre qui se déroulait, au moment où nous jouions avec les enfants de notre âge. Puis à huit ans, des militaires nous ont pris. On ne comprenait pas ce qui se passait, ils nous ont rangé dans des grands camions, puis ils nous ont conduits jusqu'à un camp militaire. Là-bas, ils nous ont rasé nos têtes, nous ont collé des uniformes de soldats, et nous ont mis en rang dans la cour. Je me souviens encore du discours du chef du camp, quelqu'un maîtrisant le mensonge à merveille:
«Les enfants, cria-t-il, vous-vous demandez sans-doute qu'est-ce que vous faîtes ici? C'est très simple: nous sommes en guerre. Notre armée a besoin de personnes capable de se battre pour le bien de son pays, et vous avez été choisis pour que vous deveniez dans quelques années, l'élite de l'armée de Figerna. Vous deviendrez les héros du pays, qui libéreront le monde de l'ennemi Garzsénien. Il est vrai que certains d'entre vous mourront peut-être lors des combats, mais votre honneur de combattant sera loué, vous aurez le mérite de devenir les grands hommes qui marqueront l'histoire de notre pays. Mais pour cela, vous devrez apprendre la discipline, si vous y arrivez, vous apprendrez à vous battre. Sur ce, je vous laisse avec vos instructeurs qui se chargeront de tout vous apprendre.» Puis il tourna les talons et retourna à son bureau.
Le lendemain, l'instruction militaire avait déjà commencé. Dès les six heures du matin, on se fait réveiller brutalement dans nos baraquement, et sans prendre le temps de se laver ou de manger, on nous fait enfiler nos uniformes et aligner dans la cour de la caserne. Je me plaçais toujours à côté de mon frère, on voulait toujours rester le plus près possible l'un de l'autre à cette époque. Il était près de six heures et demie du matin, et nous étions tous alignés dans la cour, le froid qui régnait ce matin là nous affaiblissait et nous n'avions envie que d'une chose: retourner à l'intérieur. Mais nos chefs nous en empêchaient, et chaque fois que l'un d'entre nous tentait de quitter les rangs, l'enfant se faisait battre violemment devant tout le monde. Avant ce jour, je ne comprenait pas très bien ce que voulait dire discipline. A partir de ce jour, ce mot a commencé à me faire peur.
Pendant près de deux semaines, nous avons subi ce genre d'exercices d'appel, où l'on demandait de nous rassembler dans la cour, à n'importe quel moment de la journée ou de la nuit. C'était la première phase de la formation: savoir si l'on était prêt à obéir aux ordres.
La seconde phase fût encore plus douloureuse. Tous les matins à six heures, on devait se rassembler dans la cour, chacun d'entre nous se voyait remettre un sac à dos rempli à moitié de pierres, et nous étions partis pour des longues marches qui pouvaient durer toute la journée. Certains enfants, trop faibles pour ce genre d'exercices, ont vite abandonné, et on ne les a jamais revus dans la base. Je n'avais que huit ans, et j'avais déjà peur à l'idée de me battre. Seul la présence de mon frère me rassurait.

Le 29 décembre, première année
Je continue d'errer à travers les décombres des villes détruites par les bombes. Mes pas commencent à me mener vers le pays Garzsénien. Je veux voir par moi-même si dans les contrées ennemies, le peuple ennemi souffre autant que souffre le peuple Figernien. Si je n'ai pas de problèmes, je devrais atteindre la frontière d'ici un mois environ. En attendant, je vais continuer le récit de mon enfance.
Nous subissions des exercices physiques sévères depuis maintenant un mois et demi, et tous ceux qui ont réussi à tenir le coup sont restés à la base. On est alors passé à la troisième phase de la formation: l'endoctrinement.
A partir de ce jour, les entraînements étaient moins fréquents, mais il nous fallait suivre de nombreuses heures de cours durant lesquelles nous devions apprendre les valeurs du soldat Figernien, qui doit servir son pays quel que soit le prix à payer. Je n'ai pas de grands détails à donner là-dessus, si ce n'est que nous devions toujours savoir par coeur cette règle que j'ai désormais enfreinte: Un soldat reste fidèle toute sa vie à sa patrie.
A partir de mes dix ans, l'instruction a commencé à augmenter le niveau. Ce fût le jour où nous avions pour la première fois une arme en main. Pour moi et mon frère, c'était nos épées. L'armée s'était chargée de se soumettre aux dernières volontés de feu notre père qui nous avait fait forger et lier ces deux épées à nous. Le jour où elles nous furent remises, le chef de la base nous avait convoqués, moi et Estieben, dans son bureau. Il y avait dessus, un coffre qui contenait nos deux armes. Sans rien dire il ouvrit ce dernier et nous les présenta. C'était vraiment de superbes armes, chaque moitié de la lame de chacune des épées étaient composés de deux métaux différents, ce qui faisait une moitié claire et une autre sombre. Sur chacun des pommeaux, une perle était posée, l'une blanche, l'autre noire. Le chef nous dit alors:
«Les enfants, ces épées ont été fabriquées sous l'ordre de votre défunt père, et conformément à ce qui fût écrit sur son testament, nous nous chargeons de vous remettre ces armes. Chacune a été liée magiquement à l'un d'entre vous, ce qui fait que personne d'autre à part vous ne pourra s'en servir. Bien que ces armes ne vous seront pas forcément d'une grande utilité dans l'avenir puisque vous utiliserez des armes à feu, je vous conseille de les garder près de vous, elles pourront peut-être vous servir un jour.»
Sans hésiter, nous prenons chacun une épée en main. Mon frère a décidé de prendre celle avec la perle noire sur le pommeau, j'ai pris la blanche. Cette épée fut la première arme que je pris en main.
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Etienne Orak
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MessageSujet: Re: Les chroniques de Figerna   Les chroniques de Figerna Icon_minitimeMar 30 Déc - 13:17

Le 3 Janvier, première année
Je continue de marcher en direction de la frontière de Garzsenna. Au fur et à mesure que j'avance, les décombres s'accumulent. Je suis de plus en plus proches des zones où s'affrontent les deux armées. Je pleure pour ces soldats qui se font tuer pour une guerre qu'ils n'auraient probablement pas voulu faire. Tout comme moi, je n'ai pas voulu devenir militaire dans ma jeunesse, mais on ne m'a pas laissé le choix. Deux ans se sont écoulés depuis que moi et mon frère avons reçu nos épées. Pendant cette période, nous nous entraînions souvent avec lorsque nous n'avions pas de cours ou d'entraînements à suivre. Nous allions toujours dans un coin isolé de la base, et nous étions partis pour se faire des passes d'armes qui pouvaient durer des heures. La plupart du temps, Estieben gagnait souvent nos «duels» à l'épée, mais c'était l'occasion pour moi d'apprendre. A chaque fois qu'il pouvait, Estieben m'enseignait ce qu'il connaissait, c'était pour ça que je l'admirais. Un soir, après l'entraînement, il m'a posé cette question:
«Dis Etienne, tu penses que l'on va nous envoyer au front lorsque nous auront fini notre formation?
-Je ne sais pas, dis-je, j'ai tellement peur que je ne préfère pas y penser.
-Moi aussi ça m'effraye. Je dois t'avouer une chose: j'ai envie de m'évader d'ici.
-S'enfuir? T'y penses pas Estieben, et si jamais tu te fais attraper?
-Je sais. Mais j'ai pas envie de faire la guerre, je n'ai pas envie de mourir au combat. Tu sais, j'ai beau suivre à la lettre les ordres des instructeurs, me donner à fond pour ne pas les décevoir, au fond de moi, je ne veux pas du tout devenir un soldat.»
Ce jour-ci, j'ai vu un tout autre visage de mon frère. Malgré sa force, il avait en lui la peur de la mort.
L'année de mes onze ans, nous effectuions nos premiers exercices en grandeur nature. Pour notre premier jour, nous avions pour mission de traverser une forêt en moins de trois jours avec un équipement qui représente la moitié du poids de l'équipement complet d'un soldat. Après cet exercice, Estieben avait disparu. Il était donc prêt à s'enfuir par tous les moyens et il a réussi.

Le 8 Janvier, première année
Je suis toujours la même direction, et depuis maintenant deux jours, j'erre à travers les chaînes montagneuses de l'ouest. Quelques kilomètres plus loin, de l'autre côté de ces pics, se trouve la frontière avec le Shrinnil, un pays fermé qui a coupé toutes ses relations avec les autres nations depuis le début de la guerre. Ils ne veulent pas s'impliquer dans le conflit, quel que soit le camp. Tout comme mon frère d'ailleurs. Il a fui pour éviter la guerre. Pendant les semaines qui suivirent sa disparition, j'ai cherché désespérément dans l'espoir de le retrouver, mais sans le moindre succès. J'avais senti sa fuite comme un sentiment de trahison, mais dedans je ressentais également la marque de sa volonté de survivre. Après trois semaines d'investigation, les supérieurs ont officiellement déclaré Estieben «mort». Est-ce seulement vrai aujourd'hui?
A présent, je me sentais seul dans la base militaire, et je voulais continuer à croire en mon frère. Je me suis mis alors à m'entraîner dur, dans l'espoir de partir bientôt à sa recherche. Je travaillais sans relâche, rallongeant parfois mes entraînements afin de sortir du lot.
Cinq mois sont passés, et arriva ce jour sordide où je fus intégré au programme militaire qu'ils avaient appelé «machines de guerre». Ce matin-là, deux hauts gradés, probablement des généraux, étaient entrés dans le camp et se sont rendus dans le bureau du chef. Environ une demi-heure plus tard, ils sont sortis tous les trois et ont sonné le rassemblement. Dans les rangs, au garde à vous, l'un deux généraux a alors crié mon nom:
«ORAK, ETIENNE ORAK.»
Un peu effrayé, je suis tout de même sorti des rangs et répondu:
«-Seconde classe Orak, à vos ordres chef.
-Suivez-nous, dit le chef de camp.»
J'étais mal à l'aise, je ne savais pas du tout ce que l'on me voulait, et une fois dans le bureau, le chef a commencé:
«Soldat, je vous présente le général Azdurg et le colonel Tomner. Je leur ait fait parvenir il y a quelques semaines un rapport concernant les progrès fulgurants que vous avez fait dans notre unité, et ils veulent vous intégrer dans un programme militaire plus avancé que celui que vous suivez actuellement. En gros vous allez intégrer l'élite de l'armée Figernienne. Préparez vos affaires, vous allez être transféré dans l'heure qui suit.»
Je n'ai pas eu le temps de dire quoi que ce soit, obligé de me plier aux volontés de mes supérieurs. Je ne me doutais pas encore que ce qui allait m'arriver, ferait de moi un tueur.

Le 14 Janvier, première année
J'ai passé toute la semaine à errer à travers les cols glacés de la chaîne montagneuse, en direction du nord du pays. Je me rapproche de plus en plus des zones de combat entre les deux armées, et il faudra me frayer un chemin à travers les feux et les explosions. Mais j'en reviens à mon histoire:
Je venais donc d'intégrer le programme «machines de guerre», et le lendemain de mon arrivée dans mon nouveau camp, je pris conscience de la différence qu'il y avait entre le soldat «classique» et l'élite de l'armée. La plupart des recrues autour de moi avaient aisément plus de deux fois mon âge, et avaient la carrure physique d'un athlète. Mes dix premiers mois dans le camp ont été consacrés au renforcement musculaire. Pour faire partie du corps d'élite, il me fallait disposer de capacités physiques à l'épreuve de tout, que ce soit en course, en nage, acrobaties ou autre... J'ai fait de la course, de la musculation, de la natation et toute sortes d'exercices susceptibles de me rendre plus fort physiquement.
Je me rappelle l'hiver que j'avais passé dans le camp, l'année de mes treize ans. Un matin j'avais attrapé une fièvre terrible, j'aurais dû aller à l'infirmerie, mais mon instructeur, un tortionnaire de la pire espèce, m'a tout de même envoyé courir dans la neige avec les autres recrues, en tenue d'été. Naturellement, je n'étais pas en mesure de tenir la cadence, et je me suis effondré après une demi-heure de course. L'instructeur ne voulant rien savoir de ce que j'avais, n'a rien trouvé de mieux que de me rouer de coups, jusqu'à ce que je me relève, mais j'étais affaibli par la fièvre et engourdi par le froid. Voyant ceci, le colonel Tomner est intervenu au plus vite. J'étais allongé dans la neige, épuisé et en larmes. Je fus conduit au plus vite à l'infirmerie, quant à l'instructeur, on ne l'a jamais plus revu dans le camp.
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MessageSujet: Re: Les chroniques de Figerna   Les chroniques de Figerna Icon_minitimeMer 31 Déc - 17:46

Le 15 Janvier, première année
Je suis arrivé aux abords d'un champ de bataille à l'entrée d'Emporia. C'était autrefois une très belle cité, construite au beau milieu d'une forêt à la végétation luxuriante. Aujourd'hui, ce n'est plus que des ruines, la nature a perdu ses droits dans cette région du monde, il ne reste plus que des décombres et des cadavres.
Après ce triste épisode de l'hiver, je me suis forcé à relever la tête, je ne voulais plus vivre d'épisode aussi humiliant que celui-ci. En quelques mois, mes progrès au sein de l'armée d'élite furent impressionnants, mais selon mes supérieurs, le général Azdurg le premier, il me manquait toujours une chose qui faisait de moi un soldat accompli. Et il me l'a donnée quelques jours avant mes quatorze ans. Le matin de cette journée, le colonel Tomner m'avait convoqué très tôt dans son bureau, il voulait me parler avec le général. Étrangement, il me prenait souvent à l'écart des autres, comme si il éprouvait de l'intérêt pour moi. Après qu'il m'ait demandé de m'asseoir, il me dit:
«Soldat, ça fait maintenant près de huit ans que je dirige cette unité d'élite, et je dois dire que vous êtes le premier qui m'impressionne. Pour votre âge, vous avez presque autant de maîtrise qu'un soldat confirmé. Vous formez un soldat presque complet, mais...
-Mais quoi chef?
-Il vous manque encore une chose à faire, le général Azdurg va vous emmener pour vous expliquer.»
Le général m'entraîna alors dans une partie de la base dont j'ignorais l'existence jusqu'à maintenant. Indiscret, je demande tout en marchant à travers les couloirs obscurs:
«Où allons-nous mon général?
-Je vous conduis à la prison, pour achever votre formation. Sachez que la première tâche d'un soldat est de se battre, et qui dit se battre, dit forcément tuer, chose que vous n'avez jamais faite depuis votre arrivée dans l'armée. Et j'ai justement aujourd'hui un prisonnier Garzsénien dans les cellules de la prison. Nous l'avons interrogé hier, et comme il ne nous est plus d'aucune utilité, il doit être tué comme les autres. Je pense que c'est pour vous l'occasion de voir si vous êtes capable de tirer sur un homme.»
Sur le coup, mon sang ne fait qu'un tour. Si je pouvais, je me serais mis à courir en direction de la sortie, mais il y avait des soldats partout. Nous arrivons finalement à une cellule isolée du reste de la prison. A l'intérieur, un prisonnier, en uniforme, salement amoché après avoir subi de nombreuses tortures au cours de son interrogatoire. Il ne semble pas en mesure de bouger ne serait-ce un bras, tellement son visage affiche la souffrance. Le général Azdurg me tendit alors un pistolet puis il dit:
«Il est chargé, si vous êtes vraiment digne de l'armée, vous devriez normalement pouvoir le tuer.»
Je prends le flingue dans les mains, je tends l'arme en direction de la tête du détenu, mais j'hésite à presser la détente. Tout mon corps tremble, est-ce que je dois le tuer? Le prisonnier me regarde avec des yeux qui inspirent la pitié, mon général lui a le regard noir. J'ai envie de pleurer, je dois faire un choix, et sous la pression, je tire. La détonation résonne à travers les couloirs de la prison.

Le 20 Janvier, première année
J'ai erré pendant deux jours à travers les ruines de la cité d'Emporia, j'en ai profité pour infiltrer le camp militaire Figernien et dérober quelques rations et des munitions pour mes armes. J'ai dû user de ruse et de discrétion pour ne pas me faire repérer par aucun des deux camps. Tout ça, je le dois encore à ma formation militaire.
Cette triste journée où j'ai tué un détenu m'avait psychologiquement abattu, mais l'armée est cruelle, et je ne pouvais pas mettre mes états d'âme en avant. Je continuais les entraînements, mais au fond de moi, je doutais beaucoup sur le rôle de l'armée, et sur le sens de la guerre. Je me suis mis à l'idée que Estieben avait sûrement raison à propos de la guerre. Et si je mourrais sur le front?
Le temps a continué de s'écouler dans le camp, et je devais jour après jour repousser un peu plus mes limites.
L'armée à commencé à me faire suivre des formations spécialisées dans certains domaines, la première fût de l'entraînement au maniement de l'épée, afin de maîtriser cette arme qui me suit depuis mes dix ans. Du combat à l'épée, ils m'ont ensuite appris à manipuler la magie contenue dans la perle incrustée dans le pommeau de mon arme. Je franchis un pas de plus dans ma transformation en assassin, puisque la seule magie qui me fût apprise, avait un but exclusivement destructeur. En quatre mois, je devins un tueur capable de tuer n'importe qui en l'espace d'un souffle, mais je ne maîtrisait à cette époque qu'une arme blanche et de la magie, beaucoup trop peu à leur yeux. L'armée avait besoin d'un sniper pour exécuter une mission dans deux mois, je me suis porté volontaire pour l'effectuer. Ce fut un refus catégorique de la part de mes supérieurs, car je ne savais pas manier ce type d'arme. J'ai alors mis le colonel Tomner au défi que d'ici un mois, je serais capable de tirer aussi bien avec un fusil d'élite qu'un sniper confirmé.
Je me suis lancé dans un pari fou, mais j'étais déterminé à réussir et je voulais prouver ma valeur aux yeux du colonel et du général. Après les entraînements quotidiens, je prenais toujours le peu de temps qui me restait pour m'exercer. Le seul fusil dont je disposais était médiocre, et sa portée relativement faible, cette arme atteignait difficilement les trois-cent mètres. Mais ça ne m'a pas fait baisser les bras, et après trois semaines d'entraînement intensif, je suis retourné au bureau du colonel Tomner, et j'ai de nouveau demandé la permission d'effectuer cette mission. S'en est suivi alors une discussion houleuse avec le colonel. Je la raconterais plus en détails demain, la nuit tombe et il faut que je trouve un endroit où dormir.

Le 21 Janvier, première année
Je m'en étais arrêté la veille au moment où j'allais entamer la conversation avec le colonel Tomner à propos de la mission qu'il refusait catégoriquement de m'attribuer. Je venais de passer près de trois semaines à m'entraîner pour avoir les capacités requises au bon déroulement de la mission, et c'est déterminé, que j'allais demander une nouvelle fois la permission à mon supérieur:
«Mon colonel, dis-je d'une façon directe en entrant dans son bureau, je viens solliciter votre attention concernant la mission qui doit se dérouler dans un mois, en me portant volontaire pour y participer.
-Ne recommencez pas avec ça Orak, me répondit-il, nous en avons déjà parlé, et vous n'avez pas les qualités requises. Il nous faut un tireur d'élite pour effectuer cette mission.
-Vous l'avez devant vous mon colonel.
-Impossible. Aucune personne ne peut en quelques semaines s'improviser tireur d'élite. Même en étant conscient de votre talent au sein de l'unité, je doute fort que vous ayez pu acquérir suffisamment d'expérience pour pouvoir abattre un homme à plus de cinq-cent mètres.
-Donnez-moi un fusil et je vous en fait tout de suite la démonstration. Le général Azdurg m'a dit une chose: Un militaire doit savoir se battre, donc tuer. Je sais que si je fais cette mission et que je la réussis, j'aurais alors accompli mon dernier enseignement: celui de tuer.»
Le colonel me regarda fixement pendant une longue minute, dans un silence pesant. Puis il dit:
«Bon, je veux bien voir ce que vous êtes capable de faire. Je vous retrouve sur le champ de tir, on va bien voir.»
Une heure plus tard, j'arrive sur le champ de tir, mon fusil à la main. Le colonel m'attendait avec le général Azdurg:
«Le colonel m'a parlé de votre demande. Vous avez du courage pour réclamer cette mission. Mais je veux être sûr de vos dires concernant votre talent au tir embusqué. Et pour cela, je vous ai réservé un petit exercice.»
Azdurg sortit alors une paire de jumelles de sa poche et me les tendit. Il me demanda de regarder dans une direction. Je m'exécute et je remarque, placé à plus de quatre-cent mètres, quatre cibles blanches, chacune pas plus grosse qu'une tête humaine. Sur chacune, un petit disque rouge au moins trois fois plus petit que la cible, placés à un endroit différent sur chaque cible. Le général Azdurg m'a alors dit:
«Vous aller devoir détruire ces quatre petites cibles rouges. Elles sont disposées à exactement quatre-cent-cinquante mètres d'ici. Si vous atteignez les quatre disques, la mission est pour vous. Nous avons décidé de vous laisser cinq balles, mais je pense que vous n'aurez pas besoin de la dernière si vous avez vraiment acquis autant d'expérience. Vous devez les abattre dans les cinq minutes qui suivent, exécution.»
Sans attendre, je prends les cinq cartouches, je m'allonge au sol, je charge le fusil et je vise. Je n'ai pas beaucoup de temps pour tirer, il me faut agir avec vitesse et précision. Mais à à plus de quatre-cent mètres, la tâche n'est pas aisée. Et la précipitation me poussant à tirer trop vite, je gaspille ma première balle, qui ne touche aucune cible. Le général me regarde attentivement puis me dit: «Quatre minutes.»
La pression est sur mes épaules, mais je veux plus que tout prouver ce que je vaux. Je me concentre, je fais le vide dans ma tête, je n'ai toujours pas tiré la deuxième balle, et derrière j'entends «Trois minutes.» Je repense alors à tous les entraînements que j'ai fait pour espérer devenir tireur d'élite, je perds une autre minute, mais je suis beaucoup trop concentré pour entendre qu'il ne m'en reste plus que deux. Et soudain, j'ai eu une réaction dont je n'ai jamais réussi à en expliquer l'origine, et je me suis mis à tirer mes quatre dernières balles l'une après l'autre. Le colonel me dit alors:
«Vous voyez, vous n'aviez pas les capacités requises pour la mission. Je regrette, mais vous n'avez pas l'âme d'un tireur d'élite.
-Attendez, dit le général qui regardait dans ses jumelles, regardez ça.»
Tomner prit alors les jumelles et regarda les cibles. Il eut une réaction de stupeur. Puis il me regarda longuement. Je demeurais derrière mes deux supérieurs, ne comprenant pas ce qui se passe. On me tendit alors les jumelles pour que je puisse voir ce qu'il se passe, et la surprise fût de taille: En une salve de quatre balles, j'ai atteint les quatre cibles. Moi-même je n'en revenais pas. Est-ce ce moment d'inconscience qui m'a rendu tout d'un coup si habile?
«Je me suis trompé sur votre compte, me dit le colonel, je crois que vous méritez d'effectuer cette mission. Vous irez demain à la capitale pour le briefing.»
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MessageSujet: Re: Les chroniques de Figerna   Les chroniques de Figerna Icon_minitimeJeu 15 Jan - 15:25

Le 22 Janvier, première année
J'arrive bientôt en vue des frontières avec le pays Garzsénien. Je pense pouvoir l'atteindre à pieds d'ici une dizaine de jours, quinze tout au plus. Jusqu'à présent je n'ai pas rencontré de problème majeur suite à ma désertion, mais je reste constamment sur mes gardes, ils peuvent me reprendre n'importe où tant que je suis sur le territoire Figernien. Je profite du peu de temps qu'il me reste avant d'atteindre mon objectif pour continuer le récit de mon passé.
Je venais donc d'obtenir la mission que je réclamais depuis un mois, et le lendemain, j'arrivais à Figerna, la capitale de la république. Malgré le temps, la cité a toujours été épargnée par les bombes qui ne cessent de tomber un peu partout dans le pays. Les civils qui résident dans la capitale réussissent encore à vivre avec une certaine insouciance, mais tous peuvent se faire appeler à n'importe quel moment pour aller au front. Après avoir voyagé en camion pendant près de deux heures depuis le camp, on me fit sortir devant les bureaux de l'état-major de l'armée Figernienne. Deux soldats m'attendaient à l'entrée, l'un d'eux s'approcha de moi et dit: «Suivez-nous.»
Entouré par les deux gardes, ces me conduisent d'abord dans une sorte de vestiaire et commencent à me fouiller pour s'assurer que je ne suis pas armé. Malheureusement ce jour-là, j'avais pris mon épée avec moi, j'ai donc dû la laisser au fond d'un casier jusqu'à la fin de mon entretien. Ensuite, ils m'emmènent à travers les nombreux couloirs du bâtiment, s'arrêtant à plusieurs reprises pour rentrer dans les zones les plus sécurisées du siège. Après dix minutes de marche, ils me font rentrer dans une grande salle de réunion et me disent: «Attendez ici.»
Seul dans la pièce, je m'installe sur l'une des chaises placées autour de la grande table, et j'attends. Après une dizaine de minutes, je vois entrer quatre personnes, très haut gradées, qui entrent. Je me lève de ma chaise et je me mets au garde à vous, attendant que l'on me donne l'ordre de mission. Le plus vieux des quatre hommes s'approcha de moi:
«Bonjour soldat, me dit-il, vous êtes celui que Azdurg nous envoie?
-Affirmatif monsieur, dis-je.
-Hmm. Vous me semblez un peu jeune, mais je connais le général, il se trompe rarement. Asseyez-vous.»
Il alla s'installer au bout de la pièce en compagnie des trois autres hommes. L'un d'entre eux alla activer un bouton sur le mur, ce qui fit apparaître un écran géant. Puis le vieux m'adressa à nouveau la parole:
«Je vais être bref. Je vous présente le colonel Kuyo, il gère des bases de lancement de missiles à la frontière Garzsénienne.
-C'est l'homme que je dois abattre? Demandais-je.
-Oui. Nos services de renseignements nous ont appris il y a deux mois que l'armée ennemie prévoit le lancement d'une importante salve de missiles à destination de la capitale, et cet homme est le seul à pouvoir entrer le code de mise à feu. Il vous faudra infiltrer la base de Yasru, et le tuer.
-Comment dois-je procéder?
-Vous n'aurez que deux heures avant la mise à feu. Il vous faudra pénétrer dans l'enceinte de Yasru, et vous poster sur le toit de la tour nord de cette base. D'ici, vous aurez la salle des commandes bien en vue, et c'est ici que Kuyo devra entrer le code. Vous devrez alors en profiter pour le tuer. A présent, veuillez nous suivre, nous allons vous donner vos armes.»
On me conduisit dans une nouvelle partie du bâtiment, où était entreposé de nombreuses armes à feu, blanches, des munitions, des robots de combat... J'étais dans le plus grand arsenal du pays. On me dit alors : «Servez-vous.
-Pardon? Demandais-je.
-Choisissez les armes que vous jugerez utiles à votre mission. Ne soyez pas non plus trop gourmand.»
Je passe plusieurs minutes à observer les armes, à les essayer, puis après une demi-heure de réflexion, je prends finalement un fusil, deux pistolets et un poignard. Avant de partir pour la mission, je demande une dernière chose: mon épée. Ils hésitent longtemps à me la rendre, et finalement ils cèdent.

Le 23 Janvier, première année
Je continue mon chemin à destination du pays Garzsénien. Je reconnais le chemin que je suis en train de prendre. C'était le même il y a un an lorsque j'étais parti pour cette mission.
Je préparais mon équipement à l'intérieur du camion qui me conduisait jusqu'à la frontière de Garzsenna, mon fusil sur le dos, mes deux pistolets et mon épée à la ceinture, et un poignard dans la chaussette. Alors que je m'asseyais contre la paroi de la remorque pour me concentrer, l'un des deux soldats qui m'accompagnait m'a alors tendu une boîte translucide en plastique, laquelle contenait des petits comprimés rouges. Il me dit:
«Prends ceci avec toi.
-Qu'est-ce que c'est? Demandais-je.
-C'est du diazepam, c'est un calmant, t'en auras peut-être besoin.
-Pourquoi j'aurais besoin d'un tranquillisant?
-Dans le domaine des tireurs d'élite, on fait usage de ce genre de produits parfois pour lutter contre le stress. Ça t'évitera de trembler en tenant le fusil.»
J'hésite à prendre le médicament que l'on me tend, et puis je le range finalement la boîte dans la poche de mon uniforme. J'en aurais peut-être besoin.
Après des heures de route, le camion me dépose au pied des montagnes qui me sépare de la frontière avec Garzsenna et de la base de lancement. J'entame une ascension à travers les chemins étroits et rocailleux, mais je dois faire vite. Je n'ai que deux heures devant moi avant que les missiles ne soient lancés sur la capitale. Après environ une demi-heure de marche, je suis tombé sur deux soldats ennemis en train de patrouiller dans les environs. Discrètement, je me suis approché, j'ai sorti mon fusil, je l'ai chargé, et froidement, j'ai tiré sur les deux militaires, comme si j'avais pratiqué ce geste depuis des années, alors que ce n'est que ma première mission. J'ai dépouillé l'un des deux Garzséniens, j'ai enfilé son uniforme, pris ses munitions, et j'ai repris la route en direction de la base. Un quart-d'heure plus tard, j'atteins enfin mon but. Discrètement, je contourne par les montagnes pour trouver une autre entrée où je ne prendrais pas le risque de me faire repérer. Il me reste un peu plus d'une heure avant le lancement, il me faut forcer l'allure. Je perds quelques minutes de plus à observer les lieux avant de trouver une bouche d'aération à l'abri de tous les regards, m'offrant ainsi une porte d'entrée dans cette base. Une fois mon infiltration à l'intérieur de l'enceinte réussie, je prends tout de suite le chemin de la tour nord, tout en essayant de me faire passer pour un Garzsénien avec mon uniforme. En entrant dans la tour, un soldat m'interpelle:
«Hé toi.»
Sur le coup je me suis tout de suite dit que je suis repéré, j'allais dégainer un pistolet quand il dit:«On t'a ordonné de me relever au poste de garde?»
Incroyable aubaine, je dis oui en hochant la tête. Je suis probablement seul dans la tour, l'occasion est à saisir. Je monte les escaliers menant au sommet pour aboutir à un poste de garde avec une mitrailleuse. Il me reste encore quarante minutes avant le lancement, et je commence déjà à observer la salle de contrôle située en face de moi avec mes jumelles. Ma cible n'est toujours pas arrivée. En attendant son arrivée, je commence déjà à mettre en place mon fusil, chargé, la lunette de visée en place, je suis prêt à presser la détente à tout moment. Le temps passe, il ne reste plus qu'une vingtaine de minutes, et je sens monter le stress en moi. Je repense tout d'un coup à tout à l'heure, la boîte de diazepam que l'on m'a passée. Est-ce que ça peut vraiment m'aider à surmonter le stress? Je tâte la boîte dans la poche de mon uniforme, j'hésite à la sortir. Plus qu'un quart d'heure, et mon coeur n'en peut plus de battre la chamade, mes bras tremblent, j'ai du mal à tenir le viseur fixe. N'en pouvant plus, je sors un comprimé de la boîte et je l'avale. J'ai tout d'un coup une sensation d'apaisement, je me sens plus détendu, mais je ne peux pas me permettre de relâcher mon attention.
Plus que dix minutes, ma victime entre enfin dans la salle de contrôle. J'attends qu'il s'approche un peu plus du clavier central sur lequel il doit rentrer le code. J'ai ma cible qui est bien dans le viseur, il s'apprête à entrer le code de lancement des missiles, et après avoir pris une ultime inspiration, je presse la gâchette. La balle touche la tempe du colonel Kuyo qui meurt sur le coup.

Le 24 Janvier, première année:

Après avoir tué le colonel Kuyo, l'alerte a été aussitôt donnée à l'intérieur de la base. Promptement, je range tout mon matériel, je descends les escaliers de la tour quatre à quatre et je rejoint la cour de la base. Vêtu de mon uniforme garzsénien je prie pour que personne ne me repère et je rejoins calmement, mais rapidement, la bouche d'aération par laquelle je me suis infiltré. Inexplicablement, personne ne m'a repéré jusqu'à mon point de rendez-vous. Ceci m'a semblé beaucoup trop facile.

A mon retour à Figerna, la réussite de ma mission fut un grand succès auprès de l'état major, le général Zarone, celui qui m'a donné l'ordre de mission, est venu me féliciter:
«-Bravo soldat, vous avez accompli cette mission avec succès. Je constate une fois de plus que les choix du général Azdurg sont toujours les meilleurs. Je voudrais vous faire une proposition. Plutôt que de retourner au camp militaire d'où vous venez, pourquoi ne pas rester ici? Au vu de vos compétences, vous êtes en mesure d'effectuer au plus vite de nouvelles missions de la plus haute importance pour la nation. Qu'en dites-vous?»
En acceptant cette proposition, j'ai effectué un pas de plus dans ma monstrueuse ascension. Sans prendre la moindre réflexion, j'ai scellé moi-même mon destin de tueur.
Après avoir accepté, on m'a accompagné jusqu'à une pièce étrange, avec juste un siège. On me demande alors de me mettre torse nu:
«Pourquoi? Demandais-je.
-Pour votre tatouage, répondit Zarone, c'est une tradition dans l'armée d'élite, après avoir accompli sa première mission, un soldat de l'armée d'élite a son épaule marqué d'un tatouage en forme d'aile. Ceci témoigne de sa loyauté envers la république et l'armée. Et aujourd'hui, vous avez tenu ce serment.»

Convaincu par les paroles, je m'exécute. Un homme très costaud s'approche de moi, tient fermement mon épaule gauche puis commence à écrire la marque de mon attachement à l'armée d'élite de Figerna. Une grande aile blanche recouvrait désormais toute mon omoplate gauche. Je fus ensuite conduit jusque dans une base située au coeur de la cité de Figernia, ma nouvelle maison.
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Etienne Orak
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MessageSujet: Re: Les chroniques de Figerna   Les chroniques de Figerna Icon_minitimeVen 23 Jan - 23:37

Le 25 Janvier, première année:
Je suis affecté au coeur de l'armée d'élite du pays, je suis devenu l'un des meilleurs soldats de Figerna. A l'époque je m'imaginais être devenu quelqu'un d'important, mais la réalité est tout autre, puisque je n'ai été qu'un barbare.
Une fois arrivé dans ma nouvelle base, on m'a tout de suite collé dans une chambre avec quatre lits à l'intérieur. Trois étaient inoccupés, sur le quatrième, il y avait une pile de draps qui étaient disposés. Le soldat qui m'accompagnait jusque dans ma chambre me dit:
«Commencez à faire votre lit. Pour l'instant vous êtes seul, mais il y aura bientôt d'autres recrues.»
Deux jours plus tard, arriva une dizaine de nouvelles recrues dans la base militaire de Figerna, quelques uns sont presque aussi jeunes que moi. Depuis la fenêtre de ma chambre, j'observe l'arrivée des nouveaux et leur répartition dans les chambres de la base. Dans la chambre où je me trouve, ils m'ont mis une seule recrue. C'était un jeune garçon, un peu plus jeune que moi d'un ou deux ans, les cheveux blonds, et lorsqu'il entre, il a l'air plutôt effrayé. Afin de le mettre en confiance, j'essaye d'engager la conversation:
«Salut, dis-je, bienvenu dans la base de Figerna.
-Heu...merci.
-Sois pas effrayé, je ne te ferais pas de mal. Je m'appelle Etienne Orak, je suis arrivé ici il y a deux jours. Je reviens d'une mission où j'ai dû tuer un important chef Garzsénien. Après on m'a affecté ici pour remplir différentes missions.
-Tu...Tu est tireur d'élite?
-C'est ma spécialité. Et toi, tu as fait quoi pour te retrouver ici?
-Je suis chargé d'effectuer des sabotages. Je vais devoir faire ma première mission dans quelques jours, et je suis nerveux.»
Alors que l'on discute, un soldat entre dans la chambre:
«Vous deux, le lieutenant Kolnir veut vous voir tout de suite.»
Nous prenons tous les deux la direction du bureau du chef de la base, j'entre le premier en disant:
«Vous vouliez nous voir chef?
-Oui entrez Orak. Nous avons une mission pour vous, mais vous allez devoir travailler en équipe cette fois-ci.
-Vous voulez dire?
-Je vous présente Ezoq Palstern, dit-il en montrant mon colocataire de chambrée, il doit partir en mission pour détruire une arme que les Garzséniens sont en train de construire, mais seul il ne pourra pas réussir.
-Qu'est-ce que vous voulez que je fasse exactement?
-Le suivre à l'intérieur de la base où les Garzséniens conservent leur arme et permettre au soldat Palstern de détruire celle-ci, ou au pire la désactiver. Votre compétence à manier les armes lui sera fort utile.
-Je pense que je ne peux pas m'opposer à votre décision. Soit, je l'escorterais jusqu'à son objectif.»

Ezoq Palstern. Au début j'étais assez mécontent du fait que l'on me colle ce type sur les bras, je le considérais un peu comme un poids que je devais me trimballer, du fait qu'il n'était pas un expert du combat armé, jusqu'à ce que je finisse par l'apprécier. La mission accomplie, mon estime envers Ezoq avait complètement, je l'ai petit à petit considéré comme un amis. Pendant deux mois, nous avons accumulé plusieurs réussites dans nos missions, nous formions une parfaite équipe tous les deux. Puis vint cette nouvelle mission: Les Garzséniens avaient mis au point un tout nouveau robot de combat très performant, et comme les fois précédentes, nous avons été envoyés moi et Ezoq en mission pour infiltrer la base et détruire le vaisseau. La mission s'annonçait des plus faciles, mais ce jour là, beaucoup de choses ont changé pour moi.

Le 26 Janvier, première année:

La mission que j'allais faire en compagnie d'Ezoq était des plus habituelles. En deux mois on a réussi à mettre au point un travail d'équipe qui nous conférait une grande force. La base Garzsénienne était placée quelque part au milieu des montagnes de Rakonna, notre but était un nouveau modèle de robot de combat mis au point par les ingénieurs de l'ennemi. L'objectif était toujours le même: le détruire. Mais cette fois-ci, les choses furent différentes. C'est au cours de cette mission que Ezoq est mort.
Nous avions réussi à abattre deux soldats pour nous emparer de leurs uniformes près de l'entrée ouest de la base, pour le moment tout se passait conformément aux ordres, à part peut-être Ezoq un peu plus nerveux qu'a l'habitude, mais je ne me m'en préoccupais pas du tout. A travers les couloirs de la base, j'étais chargé d'ouvrir la voie à chaque fois que je pensais que c'était nécessaire. Même en étant vêtu d'uniformes Garzséniens, il ne fallait pas éveiller les soupçons auprès des autres soldats. Finalement, nous arrivâmes moi et Ezoq au hangar où était entreposé le fameux robot de combat. Il se dressait devant nous, haut d'une dizaine de mètres, composé de pièces d'armures noires au reflets violacés et une grande épée installée dans le dos:
«A toi de jouer Ezoq, dis-je, mets-donc cette machine hors d'usage pendant que je monte la garde.»
Je partis donc me poster près de la porte du hangar pour veiller à ce que personne ne nous surprenne en train de saboter le vaisseau. Pendant une dizaine de minutes j'attendais devant la porte, quand j'entendis quelque chose de bizarre, comme si Ezoq parlait tout seul, je me tourne alors vers l'entrée en disant:
«Tout va bien Ezoq?
-Hein? Heu...Oui pas de problèmes. Ne t'en fais pas.
-T'avais l'impression de parler à quelqu'un.
-Non, pas du tout, tu te fais des idées.
-Fais gaffe Ezoq, c'est pas bon de parler tout seul.»
Je me remets alors à surveiller aux alentours, quelques minutes plus tard, j'entends un coup de feu venant du hangar. Sans hésiter je rentre pour voir ce qui se passe, et je trouve Ezoq gisant au sol, une balle dans la nuque:
«NON! Criais-je. Bon sang. Ezoq ça va?
-Je suis touché Etienne... Il doit y avoir un garde planqué quelque part dans le hangar.
-Et le vaisseau?
-Je n'ai pas réussi à le désactiver...mais j'ai levé la sécurité...tu peux essayer de t'enfuir avec. Fait vite, les gardes vont arriver.»
Une seconde détonation retentit dans la pièce, et je vois une nouvelle balle se loger dans la joue d'Ezoq. Sur le coup, je suis pris d'une folle rage, et ayant repéré le tireur, je dégaine l'un de mes pistolets et je vide le chargeur sur le Garzsénien. J'entends des soldats qui arrivent, et n'ayant aucune échappatoire, j'escalade les échafaudages montés tout autour du vaisseau pour en atteindre le cockpit. La tension monte, et je me place dans la cabine de pilotage. Je pose mes mains sur les manettes du robot, et celui-ci se met à bouger. Les soldats Garzséniens me tirent dessus, mais les balles ne font que ricocher sur la carcasse du robot. Je dégaine l'épée rangée au dos du robot et je mets à terre les gardes, j'active ensuite les réacteurs et je m'envole en direction de Figerna. Seul dans le cockpit du robot, je ne peux m'empêcher de pleurer la mort d'Ezoq.

Le 27 Janvier, première année:

J'ai été plus rapide que ce que je pensais. Ma route vers le pays Garzsénien continue et je devrais bientôt atteindre la frontière d'ici un jour où deux. Je vais me hâter dans la conclusion du récit de mon passé avant de reprendre ma route et décrire tout ce qui se passe autour de moi.

En fuyant avec ce robot de combat, l'armée Figernienne avait gagné une arme très puissante, mais moi, j'avais perdu un ami. Mon retour à Figerna fût un nouveau succès, mais les honneurs n'avaient plus du tout la même saveur qu'autrefois. Je suis arrivé devant mes supérieurs en larmes, pleurant la perte d'Ezoq. J'ai confié le robot de combat aux ingénieurs Figerniens pour qu'ils puissent l'étudier, quant à moi, on m'a accordé quelques jours de repos afin de me remettre des évènements. Quatre jours ont passé, et la mort d'Ezoq m'affecte toujours autant. Je suis seul dans la chambre, avec un lit vide et une pile de draps disposés dessus juste en face de moi. Je n'ai pas quitté ma piaule depuis que l'on m'a accordé mon repos, et pour la première fois je me suis demandé si cela valait le coup de continuer à se battre si je devais encore perdre des personnes qui me sont chères. Déjà mon frère Estieben il y a quatre ans, aujourd'hui Ezoq, qui demain? Je n'avais envie que d'une chose: tout arrêter, mais je savais pertinemment que personne n'accepterait que je démissionne à cause d'une simple perte, alors je continue de pleurer.
Au début de l'après-midi, le lieutenant Kolnir frappe à la porte:
«Orak, le général Zarone veut vous voir au centre d'études tout de suite.
-Qu'est-ce qu'il me veut? Dis-je d'une voix nouée.
-C'est à propos du robot que vous avez ramené, c'est très important.»
Ne cherchant pas à chercher plus loin les raison de cette convocation, je m'habille en vitesse et me fait conduire jusqu'au centre d'études de Figerna. C'est ici que sont fabriquées et étudiées les futurs armements de l'armée Figernienne. Une fois arrivé, le général Zarone m'attend à l'entrée accompagné de deux personnes en blouse blanche:
«Vous voilà enfin Orak, me dit Zarone, vous vous remettez de la mort de votre compagnon.»
Ne voulant pas dire que j'étais au fond du gouffre, j'affirmais d'un simple geste de la tête avant que l'on me demande de les suivre. Tout au long du trajet, l'un des scientifiques m'explique la raison qui m'a obligé à venir ici:
«Nous voulions vous voir à propos d'un phénomène étrange qui s'est produit avec le robot. Ça a commencé hier lorsque nous avons voulu étudier la cabine de pilotage de l'arme. Les trois jours précédents, nous nous étions concentrés sur l'armement du vaisseau, car il était impossible d'ouvrir le cockpit. Hier, nous avons trouvé dessus une petite plaque bleue qui ne s'y trouvait pas du tout la veille. Lorsque l'un de nos employés a voulu mettre la main sur cette plaque, une lumière a analysé la main de ce dernier avant de le rejeter violemment au sol. Ne pouvant pas l'ouvrir de façon traditionnelle, nous avons essayé de pirater les données, mais avons buté sur un système de sécurité des plus performants, par contre, on a trouvé quelque chose d'encore plus fascinant et nous avons besoin de vous pour le vérifier. Nous pensons que le robot a enregistré votre ADN lorsque vous l'avez activé pour la première fois, et que de ce fait, vous êtes le seul à pouvoir le manoeuvrer désormais.»
Après cette longue explication, nous arrivons enfin dans le hangar ou est entreposé le robot. On me présente face au cockpit. Dessus il y a en effet une petite plaque bleue dont la surface est un peu plus grande qu'une main humaine. Me conformant à ce que l'on me demande, je pose la main dessus. Une violente lueur envahit alors la pièce, éblouissant toutes les personnes s'y trouvant. Une fois que la lumière s'est dissipée, le cockpit s'ouvre:
«C'est bien ce que je pensais, dit le scientifique, Orak, vous êtes désormais le propriétaire de ce robot. Faites-en bon usage.»

Je ne savais pas comment je devais le prendre. Est-ce une compensation pour avoir perdu mon ami? Ou bien est-ce que j'ai tout simplement volé cet arme? Toujours est-il que j'ai donné un nom à ma nouvelle arme: «Paladin».
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MessageSujet: Re: Les chroniques de Figerna   Les chroniques de Figerna Icon_minitimeVen 13 Fév - 0:07

Le 28 Janvier, première année:

Trois jours se sont écoulés depuis les derniers évènements, et je suis cloîtré dans la base à attendre un nouvel ordre de mission. Je n'ai pas grand chose à faire en ce moment à part m'entraîner d'arrache-pied pour conserver une bonne condition physique et une bonne maîtrise de ma magie, mais plus le temps passe, et plus ma motivation baisse, j'ai envie de quitter l'armée, mais je suis dans une impasse. En début d'après-midi, on me convoque à l'état-major pour me confier un nouvelle mission: Je partais pour le front aux commandes de mon vaisseau et d'une trentaine de soldats.
La raison est que les Garzséniens avaient pour projet d'attaquer une ville il fallait impérativement se préparer à la contre-attaque. Mon rôle était de diriger les troupes au cours de la bataille et ne me servir du Paladin qu'en derniers recours. Ce jour-là, ce fut la première fois où je voulus contredire les ordres:
«Je regrette mon général, dis-je, mais je refuse la mission.
-QUOI? Qu'est-ce que vous venez de dire?
-Je ne me sens pas capable de diriger des troupes armées dans une bataille mon général. C'est pourquoi je vous demande de ne pas effectuer cette mission.
-Vous osez contester mes ordres.
-Nullement. Seulement je ne me sens pas l'âme d'un chef, je ne me sens pas apte à diriger vos hommes, je risque plutôt de tous les emmener au charnier. Je vous demande juste d'envoyer quelqu'un d'autre que moi pour cette mission.
-Il suffit Orak. Vous exécutez les ordres que je vous donne, ou bien je vous fais arrêter. Compris?
-Bien mon général.»
Le lendemain, j'arrive avec les troupes au lieu où les Garzséniens doivent logiquement attaquer. Aux commandes du Paladin, je suis complètement désorienté. Je ne sais pas ce qu'il faut faire, le stress ne cesse de m'envahir. Pour essayer de me calmer, j'avale un comprimé de diazepam, mais je n'ai pas du tout l'impression que ça me fasse de l'effet. L'attente est longue et angoissante, je n'en peux plus de rester cloîtré dans le vaisseau, je sors afin d'observer par moi-même les alentours. Mes hommes ne comprennent pas ce que je fais, moi non plus je ne savais pas vraiment pourquoi j'ai quitté mon poste.
J'erre à travers les rues désertes, l'air égaré, je ne cesse de regarder aux alentours, quand soudain j'entends un coup de feu. Je regarde en direction d'où venait le bruit, et j'aperçois plusieurs soldats Garzséniens armées qui chargent en notre direction. Je dégaine mes flingues et je vide les chargeurs en leur direction pendant que mes hommes se mettent à charger. Je me rends ensuite en direction du Paladin pour pouvoir aider mes hommes, mais au moment d'arriver une balle est tirée et manque de peu de se loger dans ma tempe. Un soldat Garzsénien se tient à quelques mètres de moi, une arme à la main et la pointe sur moi. Je dois agir tout de suite sinon je suis mort, je plonge furtivement sur un côté pour esquiver la seconde balle que tire mon adversaire, je dégaine mon épée, je me jette sur lui et d'un coup vif, je lui plante mon épée à travers le ventre. Mais lorsqu'il est touché, le cri que pousse le soldat est bizarre, on aurait dit une voix de femme. Pris d'un effroyable doute, j'ôte le casque de mon ennemi, et mes yeux sont révulsés par la vision qui m'ait été donnée de voir: J'ai tué une femme. Le lâche mon épée, je recule, je suis envahi par plusieurs sentiments contradictoires, la haine et la tristesse, l'incompréhension et la découverte d'une horrible vérité. Je ne suis pas un soldat, encore moins un héros, je ne suis qu'un monstre, tout comme les autres d'ailleurs. Je ne veux plus combattre, je ne veux plus me servir de mes armes. Pris de panique, je ramasse mon épée et je quitte le champ de bataille. C'est là que commence ma désertion, c'est là que se termine le récit de mon passé. A présent j'arrive en pays Garzsénien, et j'espère pouvoir trouver des réponses aux interrogations que je me pose.

Le 1er Février, première année:
Cela fait maintenant trois jours que j'ai traversé la frontière du pays Garzsénien, et mon premier constat à l'entrée des premiers villages du pays inspire la pitié. Tous rasés, tous morts, tous pourris. Comme à Figerna, les cadavres s'entassent sur les débris, les quelques personnes qui sont encore en vie se terrent dans des abris de fortune, et surtout, tout le monde m'évite. A cause de mon uniforme de soldat Figernien, les gens ont peur de moi, malgré le fait que j'ai arraché l'emblème de Figerna qui se trouvait dessus. Pour moi c'est un choc. J'étais habitué a voir les Garzséniens comme des gens sans scrupules et haineux, mais au fond, en voyant ceux qui souffrent, je me rends compte qu'ils ne sont pas pires que nous. Le lendemain je me suis mis à traverser les grandes plaines, en direction de Garzsenna, la capitale du pays. Tout au long de mon chemin, j'ai croisé beaucoup de troupes qui se déplaçaient en direction de la frontière, je les voyait au loin, en masse, mais personne ne semblait vouloir faire attention à moi. Je pensais qu'ils ne me voulaient aucun mal, mais quelque part, je me rappelais sans cesse qu'a leur yeux, je suis un ennemi, et que les éviter était donc la meilleure chose à faire.
A présent je suis arrivé à Garzsenna, la capitale, et l'état des lieux est encore plus alarmant que dans Figerna. De là où je viens, ma cité est parfaitement intacte. Ici, presque la moitié de la ville a été détruite par les bombes. Je me suis isolé dans un coin, à pleurer en constatant que les monstres ne sont pas les Garzséniens comme on a voulu me le faire croire pendant toutes ces années. Les véritables monstres, ce sont les soldats, comme moi. Je me lève et je sèche mes larmes, j'entends alors quelqu'un dans mon dos me dire «lève les bras.»
Je me suis exécuté et je me suis retourné. En face de moi il y avait une femme, armée d'un fusil, et qui le pointait sur moi. Mais à en juger son regard, elle n'affichait pas une parfaite assurance. Puis elle dit:
«Qu'est-ce que tu fiches ici Figernien de malheur?
-Je ne suis pas un Figernien. Je ne le suis plus, j'ai renié mon pays.
-Silence. Je suis armée, et si tu tentes quoi que ce soit, je fais feu.
-Vraiment? A en juger par ton visage et tes mains qui tremblent, j'ai le sentiment que tu as plus peur que moi.
-La ferme.
-Vas-y tire. Tu est armée d'un fusil à pompe. A cette distance tu est normalement capable de me faire sauter la tête.»
La fille tremblait de plus en plus, je prends le risque de m'approcher de la jeune femme, elle recule alors petit à petit jusqu'à se retrouvée coincée contre un mur. Je saisis alors l'arme, et je constate qu'elle n'est pas chargée. J'observe la garzénienne, qui se met à pleurer devant moi:
«Sèche tes larmes, je ne vais pas te tuer. J'ai jeté les armes, j'ai fui mon pays. Je n'ai pas l'intention de me battre;
-Vra...Vraiment?
-J'ai tué tellement de personnes que j'en suis écoeuré. Je ne veux rien à part trouver la paix ici. Comment t-appelles-tu?
-...Eldna.»

Le 5 Février, première année:
J'ai passé les trois derniers jours à Garzsenna en compagnie de Eldna. J'ai beaucoup discuté avec elle tout juste après notre «rencontre»:
«Tu peux m'expliquer ce que tu faisais avec un fusil déchargé?
-Je suis une militaire de réserve. On a refusé de m'envoyer aux mission parce que je n'aurais pas le courage de brandir une arme devant l'ennemi. Quand je vous ai vu arriver, j'ai voulu saisir ma chance. Mais je ne cherchais qu'a vous faire fuir, pas à vous tirer dessus.
-Il vaut mieux pour toi que tu ne fasse partie que des soldats de réserve. Crois-en mon expérience, le front n'est pas du tout une bonne chose. Des morts qui s'entassent à perte de vue, non seulement des ennemis, mais aussi des compagnons d'armes, des amis, pire: de la famille. En cinq ans de services dans l'armée de Figerna, j'ai perdu mon frère jumeau, plusieurs hommes et un ami qui m'était cher. Tu as déjà de la chance de n'être qu'en réserve.
-Vous en êtes sûr? On nous considère comme des incapables tant que l'on a pas fait nos preuves.
-Je préférerais être un incapable et en vie plutôt qu'un tueur aguerri et finir mort une balle dans la tête.
-Que voulez-vous dire?
-Ce que je veux dire? Imagine que j'ai pu tuer au cours d'une de mes missions quelqu'un qui t'était proche. Un frère, un parent, un ami...Tu as le criminel en face de toi. Tu n'éprouves pas de la colère? Le désir de vengeance?
-Je n'y jamais pensé.
-Voilà pourquoi j'ai fui. Je n'en peux plus de tuer des personnes qui en somme, ne font qu'obéir aux ordres qu'on leur donne, et finissent par se faire tuer sur le terrain.»
J'avais l'impression de sans cesse me répéter. Eldna m'écoutait attentivement, et semblait adhérer à ma pensée. Comme quoi, en temps de guerre, on peut se faire des amis avec l'ennemi.
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